La Vinâ de Saraswathi - Inde

Avec la musique indienne nous entrons dans un monde musical nouveau ! Il faut se préparer et parler musique avant de parler instrument. Les références musicales indiennes sont totalement différentes de celles du monde occidental.

Le cadre mélodique de l’inde s’appelle le Raga. Au nord de l’inde les ragas sont souvent dictés par des humeurs, des sentiments, des saisons. C’est la musique dite « hindoustani ». Ainsi un raga pourra évoquer une humeur du matin ou du soir. 

Au sud de l’inde la composition (plus que l’improvisation) est plus présente. C’est la musique dite « carnatique », du nom d’une ancienne région de l’inde du sud. Elle s’appuie sur 72 ragas classés selon leur échelle. Elle est plus structurée, moins ésotérique et plus gaie pour l’oreille occidentale.

Le raga est un système qui va définir par exemple quelle note ou quel type de jeu (glissé ou piqué par ex.) va mieux s’adapter à tel ou tel morceau, quelles notes seront chantées, ou quelles notes seront plus utilisées que d’autres. Cette manière de jouer offre une grande liberté au musicien pour improviser. Toutefois chaque raga est caractérisé par une note dominante sur laquelle le musicien revient très souvent dans le morceau.

L’instrument: la Vina Saraswathi est un instrument à cordes pincées qui vient du sud de l’inde. C’est un gros luth d’environ 1,50m composé de deux caisses de résonnance: la caisse principale faite en bois de jacqier ou de teck et la caisse secondaire faite en papier machée, finement décorée. Le manche comporte 24 frètes et est traversées par 4 cordes de jeu et 3 cordes sur le côté assurant le rôle de bourdons. Chaque frètes représentant un demi-ton, l’instrument se joue sur 3 octaves et demi. Il n’y a pas de cordes sympathiques. Les interprètes sont majoritairement féminines, ce qui vient peut-être du fait que c’est l’instrument que la déesse des arts et des sciences « Saraswati » tient toujours dans les mains sur ses représentations.